Avantages et inconvénients du gaz naturel


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Le gaz naturel dispose de nombreux arguments pratiques et économiques qui expliquent son développement massif ; beaucoup en profitent pour le présenter comme une alternative écologique. Du point de vue environnemental, il a aussi quelques points forts, mais tout cela ne doit pas faire oublier que le gaz naturel reste une source d'énergie fossile...


Avantages du gaz naturel


Le gaz naturel, une énergie relativement propre

Le gaz naturel est une énergie plutôt propre, comparée au pétrole et au charbon : sa combustion est plus facile, et son état gazeux permet d'obtenir plus facilement une combustion complète. Dans les produit de combustion du gaz naturel, on trouve donc beaucoup moins (voire presque pas du tout) d'hydrocarbures imbrûlés, et peu de monoxyde de carbone (CO).

À quantité de chaleur produite équivalente, la combustion du gaz naturel génère environ 25% de moins de dioxyde ce carbone (CO2) que le pétrole, et environ 45% de moins que le charbon. En terme d'émission de CO2, le gaz naturel est donc une aternative environnementale intéressante par rapport aux autres hydrocarbures fossiles.

Le gaz naturel participe donc moins à l'effet de serre, du moins lorsqu'il est brûlé...


Le gaz naturel, une source d'énergie relativement pratique

À défaut d'être aussi pratique que le pétrole en terme de transport et de stockage, le gaz naturel reste une source d'énergie facilement exploitable. Une fois les réseaux de distribution mis en place, il permet de desservir facilement les zones à forte densité de population.

Comme tous les gaz, il est compressible, et on peut donc réduire son volume pour faciliter son transport et réduire les coûts correspondants. Sous les conditions de pression et de température adéquates, on peut même le liquéfier.

Pour l'utilisateur, l'accès au réseau de distribution signifie que le stockage sur le site de consommation est inexistant : moins de travaux à l'installation, moins de place perdue (un avantage non néligeable vu les prix actuels de l'immobilier ! ).

De plus sont côté "propre" permet de limiter l'entretien et le vieillissement des chaudières (par rapport à une chaudière à fioul par exemple).


Le pouvoir calorifique raisonnable du gaz naturel

Le pouvoir calorifique supérieur (PCS) du gaz naturel est de l'ordre de 10 kWh/Nm3 (kilowatt-heure par normo-mètre cube, dans les conditions normales de pression et de température, soit 0°C et 1 atmosphère). Son pouvoir calorifique inférieur (PCI) est inférieur de 10%. Cette importante différence entre PCS et PCI justifie le développement de chaudières à condensation, qui, sous réserve d'utilisation dans de bonnes conditions, offrent un meilleur rendement de combustion et une moindre consommation de combustible.


Les nombreux produits dérivés du gaz naturel

Le gaz naturel permet de produire de nombreux produits de base pour l'industrie chimique et pétrochimique, comme l'hygrogène, le méthanol et l'ammoniac.


Des réseaux de distribution de gaz naturel bien établis

Les réseaux de gaz naturel permettent d'avoir accès, sans stockage pour l'utilisateur, à une énergie propre et pratique. De ce point de vue, elle est assimilable à l'électricité : on ne paie la facture qu'après avoir consommé l'énergie. La création des réseaux de distribution est conditionnée par le nombre de clients potentiels. On ne verra donc pas de réseaux de gaz naturel dans les petites communes...


Le gaz naturel, une source d'énergie bon marché

Le prix du gaz naturel est indexé sur celui du pétrole. En terme de consommation annuelle actuelle, les réserves de gaz naturel sont plus importantes que celles de pétrole. La facilité de distribution via les grands réseaux, et le fait que le gaz naturel est encore fréquemment un sous-produit (pas toujours valorisé) de l'exploitation pétrolière, lui permettent d'offrir un coût d'utilisation intéressant. Au moment de la rédaction de ces lignes, le kWh de gaz naturel est environ deux fois moins cher que celui du fioul.


Les inconvénients du gaz naturel

En dépit des apparences, le gaz naturel n'est pas aussi écologique et pratique qu'on voudrait bien nous le faire croire...


Les réserves de gaz naturel sont limitées

Le gaz naturel est une énergie fossile, et comme toutes les énergies fossiles, ses réserves sont limitées. Au rythme actuelle de consommation, il nous reste environ 60 ans de réserves. Comme pour le pétrole, sa raréfaction va entraîner une hausse de ses coûts. Pire, le prix du gaz naturel est indexé sur celui du pétrole (ne me demandez pas pourquoi) : la hausse des prix du pétrole va donc entraîner une hausse artificielle du prix du gaz naturel.


Les réserves de gaz naturel sont localisées

Les réserves et gisements de gaz naturel sont localisés : le gaz naturel provient de gisement de pétrole (épuisés ou non, exploités ou pas). Les gisements de gaz naturel ne sont cependant pas aussi localisés que ceux du pétrole ; en particulier, l'Europe possède encore de nombreux et importants gisements de gaz naturel. De manière plus générale, on pourrait dire que les gisements de gaz naturel sont mieux répartis que ceux de pétrole.

Mais à part quelques exceptions, les pays industrialisés sont largement tributaires des importations de gaz naturel.


La dépendance en gaz naturel des pays industrialisés

Même si les gisements de gaz naturel sont "mieux répartis" que leur homologues pétroliers, seuls quelques pays ont des productions significatives au niveau mondial, les autres sont donc très dépendant de l'approvisionnement de l'étranger. Sans compter que la construction de gazoducs n'est pas sans poser quelques problèmes qui mènent à des conflits géopolitiques...


Le prix artificiel du gaz naturel

Le prix du gaz naturel est indexé sur le prix du pétrole, il est donc encore plus "artificiel" que ce dernier...


Le délicat stockage du gaz naturel

Ce n'est pas un hasard si le gaz naturel est distribué via des réseaux de gazoducs terrestres : le stockage du gaz naturel est délicat. Contrairement aux GPL, le gaz naturel ne peut être liquéfié qu'à très haute pression ou très basse température. Ce principe n'est utilisé que sur les méthaniers, navires qui transportent le gaz en mer. Pour les utilisations qui nécessitent un stockage ponctuel (carburant automobile), il faut utiliser des réservoirs qui supportent des pression de l'ordre de 300 bars.

Sur terre, on préfère utiliser des gazoducs. Le stockage de gros volumes de gaz est réalisé dans des cavités souterraines aux propriétés géologiques stables. Ce qui n'empêche pas les grands gaziers d'effectuer de temps à autre quelques "lâchers", dont on peut y imaginer les conséquences en lisant le paragraphe suivant.


Le gaz naturel et l'effet de serre

On l'a vu, le gaz naturel, lorsqu'il est brûlé, est plus propre que le pétrole et ses dérivés, en particulier en ce qui concerne les émissions de CO2. En revanche, le méthane, principal composant du gaz naturel, a un pouvoir de réchauffement global (PRG) de 23, soit 23 fois plus que le CO2. Cela signifie qu'avec un taux de fuite de seulement 4% sur l'ensemble de la filière du gaz naturel, les émissions de gaz à effet de serre sont équivalentes à celle du charbon !

En fait, l'avantage avec le gaz naturel, c'est que son côté invisible le rend encore plus propre qu'il n'y paraît !

Conclusion

Le gaz naturel est une énergie bien pratique pour le consommateur desservi par le réseau de distribution. Mais ce n'est pas une énergie aussi propre que l'on voudrait bien nous le faire croire... Beaucoup le présentent comme l'énergie de transition du pétrole vers les énergies renouvelables, mais cette idée est émise par les grands distributeurs de gaz...

>> Évolution de la consommation mondiale de gaz naturel

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